3e4 Projet voyage Auschwitz
LA DEPORTATION
INTRODUCTION
La déportation est une action qui oblige une catégorie ou un groupe de personnes à quitter leur habitat, soit pour les obliger à s'installer ailleurs (déplacement forcé, regroupement forcé ou purification ethnique) soit pour les retenir dans des camps de concentration (travail forcé) ou des centres de mise à mort pour les juifs d'Europe. La déportation des Juifs a eu lieu lors de la seconde Guerre mondiale de 1941 à 1945. Elle avait donc pour but d'amener les Juifs dans les centres de mise à mort où ils étaient directement tués par les nazis, et dans des camps mixtes comme celui d'Auschwitz-Birkenau
En quoi la déportation des Juifs européens fut-elle marquante ?
Nous allons tenter de répondre à cette problématique en évoquant tout d'abord l'organisation de la déportation, puis le quotidien des déportés et enfin le bilan démographique de la déportation.

Entrée principale du camp d'extermination d'Auschwitz-Bikenau. Pologne, date incertaine
Arrivée de convois de déportés juifs hongrois à Auschwitz.

I/ L’organisation de la déportation
Les nazis utilisèrent la déportation par voie ferrée pour enlever les Juifs des territoires où ils vivaient. Leur intention était de faire partir tous les Juifs d’Europe vers les six centres de mise à mort construits en Pologne. Suite à la conférence de Wannsee, Les allemands coordonnèrent l'ensemble des réseaux ferrés européens pour transporter les Juifs vers la Pologne.
Arrivée à Auschwitz de Juifs de Hongrie
II/ Le voyage
Les déportés étaient transportés dans des wagons à bestiaux ou à marchandises. Le voyage se faisait dans le froid en hiver et dans la chaleur en été. Ce voyage durait longtemps (3jours/3nuits depuis la France pour arriver à Auschwitz). Les wagons étaient bondés, entre 80 à 100 personnes par wagon. Les déportés ne recevaient ni eau ni nourriture lors de ces trajets vers la mort. L’hygiène était misérable, en effet il y avait un seau par wagon en guise d’installation sanitaire et des odeurs nauséabondes d’excréments et d’urine envahissaient les wagons. Par manque d’eau, de nourriture ou encore de chauffage, de nombreux déportés mouraient avant même d’arriver à destination. Ces transports étaient escortés par les nazis.
A leur arrivée, à part dans les camps mixtes de Majdanek et d'Auschwitz-Birkenau où il pouvait y avoir une "sélection", l'ensemble des déportés était exterminé dans les krematoriums des centres de mise à mort.

Sélection à la descente du train à Auschwitz-Birkenau.
III/ Le bilan démographique de la déportation
Près de 4 millions de Juifs ont été déportés en Europe. 3 millions de juifs polonais soit 90% de la population juive en Pologne, 210 000 juifs allemands et autrichiens, 75 721 juifs furent déportés depuis la France. Le premier convoi de déportés juifs en France est parti pour Auschwitz-Birkenau le 27 mars 1942. Il comprenait 1 112 hommes dont seulement 19 en revinrent. Le dernier convoi quitta Drancy le 17 août 1944 pour rejoindre le camp de concentration de Buchenwald. On peut recenser en tout 79 convois de déportation en France.
La loi française 85-528 votée en 1985 a pour but que toute personne déportée et décédée durant la Seconde Guerre Mondiale porte sur l’acte de décès la notion « mort en déportation » en leur mémoire.
CONCLUSION
L’objectif des nazis était de faire disparaître tous les Juifs d’Europe. Cette déportation, effectuée dans des conditions exécrables, les amenait vers les centres de mise à mort où ils étaient assassinés.
Etude de cas :
Si c'est un homme de Primo Levi
Le passage qui nous intéresse le ici est celui du témoignage de sa déportation dans le camp mixte d'Auschwitz-Birkenau. Primo Levi nous fait part dans ces quelques pages de son voyage qui dura une quinzaine de jours, accompagné de ses camarades de la Giustizia e Libertà.

Si c’est un homme est une autobiographique qui a été écrite par Primo Levi et publiée en 1947. Celle-ci raconte la déportation de l’auteur lorsqu’il était âgé seulement de 24 ans. Le livre débute par l’arrestation de Primo Levi, juif italien engagé contre le fascisme, le 13 décembre 1943 par une milice pour faits de résistances. Après son internement dans un camp de détention à Fossoli, il est déporté en février 1944 à Auschwitz, plus précisément au camp de Monowitz. Il y décrit ensuite l’horreur des camps, les mauvaises conditions de vie ainsi que ses mésaventures marquées de ses nombreuses réflexions sur la vie et la mort.
Primo Levi

I/ Page 14, ligne 3 à 20
Dans ce premier extrait, l’auteur apprend après l’inspection en règle des Allemands qu’il sera déporté le 22 février 1944, comme tous les Juifs qui étaient avec lui : « Tous sans exception. Même les enfants, même les vieux, même les malades. ».
Personne n’avait connaissance de la destination finale mais la majorité savait ce que cela voulait dire : « nous, nous avions eu de longues conversations avec les réfugiés polonais et croates, et nous savions ce que signifiait l’ordre de départ. ».
II/ Page 15, ligne 16 - page 16, ligne 2
Ce deuxième passage montre à quel point les hommes sont terrorisés par ce futur « voyage vers la mort » : « aucun des gardiens, ni Italiens ni Allemands, n’eut le courage de venir voir à quoi s’occupent les hommes quand ils savent qu’ils vont mourir. »
Il témoigne de cette nuit agitée où chacun se recueil de façons différentes, et comment les mères se préoccupent de leurs enfants en se préparant au voyage.
III/ Page 17, ligne 20 à 23
Le paragraphe suivant précède la montée des déportés dans des trains de marchandises, de bestiaux. En effet, comme nous pouvons le remarquer, ceux-ci sont traités comme des animaux, d’où la question posée par l’officier allemand : « Wie viel stück ? », traduite en français par « combien de pièces ? ». Ils ne sont donc plus considérés comme des hommes.
IV/ Page 18, ligne 1 à 14
Primo Levi nous décrit ici l’organisation des convois allemands : il y avait 12 wagons pour 650 personnes ; « Dans le mien nous n’étions que 45, mais parce que le wagon était petit. ». On suppose alors que tous les passagers sont entassés les uns sur les autres. Comme ceux-ci, l’auteur a du mal à réaliser ce qui lui arrive : « Mais cette fois c’est nous qui sommes dedans. ».
V/ Page 20, ligne 1 à 11
Dans ce dernier extrait, l’autobiographie nous présente les conditions de vie éprouvantes de ce voyage. « La faim, la fatigue et l’insomnie » étaient plus supportables comparés à la soif et le froid, selon Primo Levi. Mais si l’on ajoute la promiscuité dans les wagons de marchandises, les nuits « d’interminables cauchemars » et le traitement des déportés comparables à celui du bétail, s’installe alors le début d’une déshumanisation qui se poursuivra dans les camps de déportation.
http://www.primolevi.org/primo-levi-la-force-du-temoignage
https://www.youtube.com/watch?v=1tffs51lj14
Sources :
Bibliographie :
"Si c'est un Homme" de Primo Levi
Sitographie :
https://www.ushmm.org/wlc/fr/article.php?ModuleId=146
http://enfantsdelhistoire.com/deportation
http://museum.gulagmemories.eu/fr/media/voyage-en-savoir-plus-fr-0
http://www.souviens-toi.org/iti_convoi_voyage.html
Par Jeanne, Sophie et Juliette