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3e4 Projet voyage Auschwitz
Le Génocide Tzigane
Introduction
Les Tziganes (ou Roms) étaient à l'origine des nomades de la région du Pendjab, au nord de l'Inde, qui arrivèrent en Europe entre le VIIIème siècle et le Xème siècle. Ils furent également appelés "Gitans" (de l'espagnol Gitano : de Egiptano) car les Européens pensaient à tort qu'ils venaient d'Egypte.
Carte du Pendjab
Dès leur arrivée en Europe, les Tziganes sont méprisés par un majorité de pays européens, en partie à cause des préjugés qu'ont les personnes sur un peuple nomade.
Il faut savoir que sur les environ 1 million de Tziganes immigrés en Europe Occidentale, environ 200 000 d'entre eux vivaient en Allemagne, ce qui représentait une importante partie de la population Tzigane.
Femme Tzigane , rare survivante d'Auschwitz
Partie 1 : Avant le Génocide
La persécution des Tziagnes en Allemagne, et dans toute l'Europe, est bien antérieure à l'arrivée au pouvoir d'Hitler. Cependant, c'est avec l'arrivée du parti Nazi à la tête de l'Allemagne en 1933 que ces persécutions sont accentuées et le peuple nomade passe du statut de peuple "indésirable" à peuple "racialement inférieur". Aussi, nous pouvons affirmer que le parti Nazi a utilisé les préjugés des allemands non-nazis sur les Tziganes pour ranger le plus de personnes possible de leur côté.
L'élément déclencheur du génocide a tout de même été l'arrivée au pouvoir d'Hitler. A partir du moment où les nazis commencèrent leur processus d'extermination contre les Juifs, les Tziganes, qui étaient tout comme les Juifs, considérés comme une "race inférieure", furent victimes de persécutions et déportés dans les mêmes conditions que ces derniers et dans des centres de mise à mort et camps similaires.
Avec l'arrivée à la tête de l'Allemagne des Nazis, l'opression des Tziganes s'agrave donc :
- Les Roms sont tout d'abord définis comme une population non intégrable, d'où vient l'exclusion civique, puis sociale des Tziganes (non-scolarisation, interdiction de circuler...);
- Le 2 novembre 1933, la stérilisatoon eugénique (femmes stérilisées de force) est généralisée dans le cadre des Tziganes;
- En 1934, la loi contre les "criminels irrécupérables et dangereux" intègre de nombreux Tziganes dans un processus de fichages de fichiers de type anthropologique;
- En 1934-1935 les mariages mixtes (entre tziganes et non-Tziganes) sont interdits;
- En septembre 1935 les lois de Nuremberg sur l'arianisation cataloguent officiellement tout les Tziganes parmi ces "criminels irrécupérables", de même que les Juifs;
- Le 10 février 1936 les pleins pouvoirs sont donnés à la police dans la lutte nationale contre les Tziganes en Allemagne;
- En 1938 ont lieu les premières raffles, puis les premiers enferments des Tziganes, au camp de Dachau, et enfin la généralisation de ces enferments;
- La loi du 18 décembre 1938 légalise la stérilisation eugénique, les enferment dans les camps de concentration, et toutes autres mesures de répression totalitaires;
- Le 27 avril 1940 représente le début des déportations vers les camps polonais (Auschwitz...).



Carte des centres d'internements des Tziganes en France
Partie 2 : Le Génocide Tzigane
Les Tziganes furent donc envoyés dans des camps de concentration et centres de mise à mort. Dans les camps de concentration, ils étaient obligés de travailler dans des conditions inhumaines, et la plupart d'entre eux mourraient, abattuts, de fatigue, de faim, ou de froid.
Certains Tziganes ne correspondant pas aux "normes" définies par les Nazis (tels que les nains, les jumeaux...) étaient soumis à des expériences pseudo-scientifiques. Les "médecins" Nazis (tel Karl Gebhardt, Wolfram Sievers, ou encore joseph Mengele : voir étude de cas) soumettaient aussi d'autres Tziganes à des tests inhumains pour trois raisons principales :
- Rendre plus facile la vie des soldats sur le terrain (les prisonniers devaient donc tester des médicaments, des vaccins, avant que les SS puissent confirmer leur efficacité et certains Tziganes se faisaient même greffer des os, des organes, pour permettre aux chirurgiens Nazis de trouver le meilleur moyen de sauver un soldat blessé...);
- Tester les limites que peuvent atteindre les soldats sur le terrain (par exemple, pour l'armée de l'air, les tziganes étaient enfermés dans des chambres à basse pression afin de déterminer l'altitude maximale à laquelle les soldats pouvaient parachuter; d'autres tziganes étaient aussi soumis au gaz moutarde afin de trouver des antidotes...);
- Confirmer les idées racistes de la conception du monde Nazi (les tziganes se faisaient injecter des bactéries afin de déterminer comment les "races inférieures" résistaient à différents types de maladies...).
Parmi les expériences épouvantables visant à promouvoir les différentes idéologies nazies, les tentatives de stérilisation sur les Tziganes ou les Juifs, ou sur tout peuple jugé indésirable par les Nazis, étaient en tête de liste car ces derniers voulaient à tout prix éviter la reproduction de ces peuples.
Familles Tziganes Allemandes
Bilan :
On ne connaît pas exactement le nombre de tziganes tués au cours du "Porajmos" ou "Samudaripen" (nom du génocide tzigane qui signifie "dévorer") mais bien que les chiffres et les pourcentages ne puissent pas être vérifiés, les historiens estiment que les Allemands et leurs alliés auraient exterminé environ 25% des Tziganes européens. Sur un peu moins d'un million de tziganes vivant en Europe avant la guerre, jusqu'à 220 000 auraient ainsi été tués par les Allemands et leurs partenaires.
Après la guerre, la discrimination contre les Tziganes continua à travers l'Europe centrale. La République Fédérale d'Allemagne décida que toutes les mesures prises contres les Tziganes avant 1943 étaient des mesures officielles légitimes prises contre des personnes ayant commis des infractions pénales, et non le résultat d'une politique inspirée par des préjugés raciaux. Cette décision ferma la porte à tout dédommagement pour des milliers de victimes Tziganes qui avaient été incarcérées, stérilisés de force et expulsés d'Allemagne alors qu'elles n'avaient commis aucun délit.
C'est seulement à la fin de l'année 1979 que le parlement de la République Fédérale d'Allemagne reconnu le caractère raciste de la persécution des Tziganes par les Nazis, ce qui permit à la plupart des Tziganes de demander réparation pour les souffrances et les pertes subies sous le régime Nazi. Cependant, à cette date, beaucoup de ces victimes, qui avaient survécu au génocide, étaient déjà décédées.



Carte-Bilan des Tziganes tués durant le génocide de la Seconde Guerre Mondiale en Europe