3e4 Projet voyage Auschwitz
La Shoah en France
Suite à la défaite française face à l'Allemagne (la bataille de France), la IIIe République est remplacée le 10 juillet 1940 par l'Etat Français ou régime de Vichy dirigé par le maréchal Pétain. Ce régime est autoritaire, nationaliste, xénophobe et antisémite.
Comment l'Etat Français va-t-il mettre en place la Shoah en France?
I/ Les persécutions des juifs
Le 22 juillet 1940, 15154 personnes voient leur nationalité française retirée dont 6000 juifs. Le 27 septembre, une ordonnance allemande réclame le recensement des juifs.
Le 3 octobre 1940, le gouvernemement de Vichy, sans pression de la part de l'Allemagne nazie, instaure un premier statut des juifs qui définit les personnes considérées comme juives et leur interdit un grand nombre de professions dans la fonction publique, la politique et les médias. Le lendemain, Vichy autorise l'internement des juifs étrangers dans les cinquante camps français.
En avril et mai 1941, les comptes banquaires des personnes juives furent bloqués.


Le maréchal Pétain à gauche serrant la main d'Hitler
Le premier statut juif du 3 octobre 1940


Le 29 mai 1942, tous les juifs de plus de 6 ans devaient porter l'étoile jaune en zone occupée et le 8 juillet leurs sont interdits piscine, cafés, théàtres, spectacles... Et ce sera le 2 juin 1941 qu'un deuxième statut de Juifs apparaîtra plus sévère que le premier mis en place. De plus, une loi française du 22 juillet 1941 étend les lois antisémites sur la zone libre de la France comme la saisie des biens juifs.
Parc à jeux interdit aux enfants Juifs
De jeunes enfants juifs portant l'étoile jaune
II/ Les rafles
Le 10 mai 1941, aura lieu la rafle des « billets verts », qui fut la première rafle en France. Des « billets verts » c'est-à-dire des convocations seront envoyés par la Police à des Juifs leur demandant de se rassemblée à Paris dans le XIème arrondissement, 3 710 personnes se feront arrêté le 14 mai.
Une deuxième rafle commencera sur l'ordre des Allemands du 20 août 1941 et se finira le 25 août. 4232 Juifs parisiens furent arrêtés et internés à la cité de la Muette, dans la commune de Drancy.
Le 12 décembre 1941, a lieu une troisième grande rafle à Paris, 743 Juifs français, des « notables » furent internés au camp de Compiègne-Royallieu.
Le 16 et 17 juillet 1942 a lieu la rafle du Vél'd'Hiv, les force de l'ordre arrêtèrent 13 000 personnes parmi lesquelles plus de 4 000 enfants.

Des Juifs qui se sont fait raflés puis qui seront envoyés dans un camp d'internement

Le camp d'internement de Pithiviers dans le Loiret
III/ Les déportations des Juifs
Lors de la conférence de Wansee, le 20 janvier 1942, Reinhard Heydrich, le directeur de l'Office central de la sécurité du Reich va mettre en œuvre avec 15 autres personnes « la Solution finale à la question juive » demandant l'extermination d'environ 11 millions de Juifs d'Europe et lancer les premières déportations massives.
Le 27 mars 1942, un premier convoi de déportés Juifs quittent la France pour rejoindre Auschwitz, il n'y a que des hommes, au nombre de 1 112 dont 19 survivront en 1945. Les convois suivant ne partiront qu'à partir de juin 1942 et seront au nombre de 79 et le dernier convoi partira le 17 août 1944. Début juillet 1942, les nazis annoncent leur objectif qui est la déportation des 100 000 Juifs de France âgés de 16 à 40 ans. La déportation des enfants de moins de 16 ans va être accepté par Berlin en août 1942.


Premier convoi pour Auschwitz-Birkenau le 27 mars 1942
Compte-rendu de la conférence de Wannsee demandant un certain nombre de Juifs à chaque pays européens
Conclusion
Le 25 août aura lieu la libération de Paris. À la Libération, beaucoup de Juifs de France voulaient leur réintégration comme individus de la nation française. Les lois du gouvernement de Vichy et les ordonnances allemandes vont être annulées le 9 août 1944 par l’ordonnance du gouvernement provisoire de la République du 9 août 1944.


La libération de Paris
Femmes juives libérées des camps de concentration
Bilan
Le taux de déportation des Juifs est parmi les plus bas d'Europe. Environ 330 000 Juifs se trouvent sur le territoire de France et près de 76 000 d'entre eux vont être déportés alors qu'en Pologne, 3 000 000 de Juifs furent victimes de la Shoah, plus de 700 000 en URSS et plus de 120 000 en Allemagne.
Cas particulier : la rafle du Vélodrome d'Hiver
La rafle du Vélodrome d'Hiver, souvent appelée rafle du Vel’ d'Hiv, est la plus grande arrestation massive de Juifs réalisée en France pendant la Seconde Guerre Mondiale. Entre le 16 et le 17 juillet 1942, plus de 13 000 personnes, dont près d'un tiers étaient des enfants, ont été arrêtées dans Paris et sa banlieue ; presque tous ont été assassinés, moins de cent ont survécu à leur déportation.
Effectuées à la demande du régime nazi (dans le cadre de sa politique d'extermination de toutes les populations juives d'Europe, en juillet 1942, il organise une rafle à grande échelle de Juifs dans plusieurs pays européens, l'« opération Vent printanier »), ces arrestations ont été menées avec la collaboration de 7 000 policiers et gendarmes français, sur ordre du gouvernement de Vichy, après des arrangements avec l'occupant menées par René Bousquet, secrétaire général de la police nationale. À la suite de ces négociations, cette rafle concernait principalement les Juifs n'ayant pas la nationalité française et les Juifs étrangers séjournant sur le sol français. Cette rafle représente à elle seule plus du quart des 42 000 Juifs envoyés de France à Auschwitz en 1942, dont seuls 811 reviendront chez eux après la fin de la guerre.


Le Vélodrome d'Hiver
René Bousquet, le deuxième en partant de la droite, faisant du zèle avec les allemands
Cas particulier : le camp d'internement de Drancy
Située dans la banlieue est de Paris, dans le département de la Seine saint Denis, Drancy était une ville plutôt ouvrière.
La ville possède un ensemble d’habitations dénommé Cité de la Muette composé d’une longue bâtisse de quatre étages en forme de U formant une cour d’environ 200 mètres sur 40. Conçue en 1942, elle est encore inachevée lorsque la guerre débute, les allemands commencent à l’occuper le 14 juin 1940 pour y interner des juifs de guerre.

Le camp de Drancy avec sa forme en U
Le 20 août 1940, la préfecture de police décide d’en faire un camp destiné aux juifs et suite à une grande rafle organisée du 20 au 24 août dans Paris, plus de 4230 hommes juifs entre 18 et 50 ans y seront emprisonnés. Le camp est surveillé par les gendarmes français. Les prisonniers ont un mode de vie exécrable, on retrouve des cas de dysenterie à cause de la sous-alimentation, les gardes français les brutalisent, les milliers de prisonniers n’ont que 20 lavabos à se partager, le chauffage est insuffisant en hiver.
Le camp ne changera de fonction qu’à partir de mars 1942, où il devient alors un camp de transit pour les déportations vers des camps d’extermination tel que Auschwitz. Il est d’ailleurs le plus important camp de transit français, effectivement, environ 9 déportés français sur 10 sont passés par Drancy.
Le 16 juillet 1942, pendant la rafle du Vel' d’Hiv', sur les 13000 personnes arrêtées (environ), tous les célibataires et les couples sans enfants y sont amenés.
Jusqu’en juillet 1943, la préfecture parisienne dirigeait le camp sous l’autorité de la Gestapo,67000 juifs, en 63 convois en seront parti mais seulement 2000 d’entre eux auront pu échapper à la déportation et à la mort.
À partir de cette date, l’administration du camp bascule du côté allemand : le rôle des internés est renforcé dans le fonctionnement du camp et les conditions de vie sont améliorées en apparence. Les différents responsables SS sont successivement Theodor Dannecker, Heinz Rothke et Aloïs Brunner.
Le 18 août 1944 marque la fin du camp par l’arrivée de diplomates suédois et les 1467 détenus présents à ce moment furent libérés.
Plus de 80000 juifs auront été détenus à Drancy, entre mai 1941 et août 1944

Aloïs Brunner
Sources :

Théodore Dannecker
Exposition faite par Maxime, Robin et Étienne